L’encéphalopathie toxique est source de préoccupation diagnostique, thérapeutique et pronostique. Ses étiologies sont variées. Ses origines sont multiples. Chez l’enfant, la cause est souvent médicamenteuse et accidentelle. L’encéphalopathie toxique apparaît soit de manière aiguë soit chronique. Son expression clinique reste dominée par les convulsions, les troubles de la vigilance, l’obnubilation voire le coma. La démarche étiologique est de difficulté variable selon qu’il existe ou non une orientation initiale.

Nous rapportons le cas d’un nourrisson âgé de 6 mois hospitalisé en réanimation pour troubles de conscience. L’interrogatoire révèle que le nourrisson a présenté avant son admission une diarrhée et qu’il a été traité par des infusions de Potentille ansérine. Une TDM cérébrale a été réalisé en urgence.

Le bilan radiologique comportant une TDM encéphalique a mis en évidence la présence de deux lésions hypodenses de topographie capsulaire externe, bilatérale et symétrique associée à une hypodensité protubérantielle. L’injection intraveineuse de PC n’a pas objectivé de rehaussement lésionnel. Devant le contexte clinique, la notion de prise de plante médicinale et l’aspect en imagerie, le diagnostic d’encéphalopathie toxique a été retenu ; et l’évolution a été fatale.

La Potentille ansérine est une plante connue pour ses grandes vertus médicinales (antipyrétique, antalgique, hémostatique et antispasmodique). Elle a été employée comme médicament par les médecins de l’antiquité. Elle reste actuellement utilisée en médecine traditionnelle dans certains pays. Le mécanisme de la neurotoxicité de la Potentille ansérine n’est pas clair. Ses effets toxiques sont rarement rapportés dans la littérature. À notre connaissance, aucun cas d’encéphalopathie secondaire à l’ingestion de Potentille ansérine n’a été jusque-là documenté.